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Voyant
ses dessins combattus par la religion traditionnelle, il anéantit
celle-ci, ferma ses temples et dispersa ses prêtres. Puis abandonnant
Thèbes, il s’en alla fonder une nouvelle capitale et changea son
nom d’Aménophis en celui d’Akhnaton, c’est à dire, esprit
d’Aton |
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A
la lisière du désert occidental, à quelques kilomètres
d’Hermopolis, Akhenaton bâtit vers 1362 avant notre ère, sa
nouvelle capitale, Akhetaton, « l’horizon d’Aton ». Elle ne
survécut pas à son créateur mais fut pendant les quelques
années de règne, une cité novatrice, révolutionnant
des stéréotypes picturaux vieux de plusieurs millénaires.
Tel
el-Amarna: Akhetaton aujourd’hui
Akhenaton
radicalise une tendance vers plus de réalisme, le poussant jusqu’à
la caricature. Ce qui saisit le plus dans les images, ce sont les formes
humaines, généralisation plus ou moins outrancières
du modèle royal tel qu’il était : face maladive, crâne
oblong, prognathisme avide, poitrine équivoque et ventre ballonné.
Les plus extraordinaires des œuvres armaniennes provoquent le malaise et
souvent le vertige. Y transparait l’intuition qu’un non-conformisme inspiré
se révolte, pour une fois, contre l’appareil pondéré,
mais pesant, du monde pharaonique.
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…
cependant que le peuple ne comprenant rien à ce culte trop abstrait
et restait attaché à ses antiques dieux ainsi qu’à
toutes ses superstitions…
Bon
voyage et qu’Aton te protège !
Certes,
Aton c’est très bien… Mais cette amulette du dieu Khopri me sera
fort utile contre les morsures de serpent!
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Cette
intuition est tempérée par la nature humaine des représentations.
L’image de la famille est omniprésente dans toutes les scènes,
y compris dans celles « de tous les jours ». L’art quotidien
et les thèmes naturalistes s’emparent des représentations
traditionnelles qui gagnent en naïveté ce qu’elles perdent
en technique, se dégageant totalement des outrances du début
du règne. |