L’assassinat
du roi vint à nouveau bouleverser la situation du royaume. Henri
III eut cependant le temps, avant de mourir dans la nuit du 1er au 2 août,
de réunir ses favoris ainsi qu’Henri de Navarre afin de demander
aux nobles assemblés de prêter serment en sa présence
au nouveau roi, ce que tous firent.
Désireux
d’obtenir le soutien des grands du royaume et de pouvoir compter sur les
forces de l’armée royale, Henri IV publia dès le 4 août
une déclaration par laquelle il s’engageait à maintenir la
religion catholique et à réunir les états généraux,
en échange de quoi l’ensemble de la noblesse non ligueuse reconnut
Henri IV comme roi. En province, en revanche, seul le sud-ouest du royaume,
la Bourgogne, l’Auvergne et quelques villes de la région parisienne
et du val de Loire se rallièrent à Henri IV. Celui-ci installa
son parlement à Tours.
La
lutte contre la Ligue resta longtemps indécise. Cependant Henri
IV progressait contre les troupes de la Ligue renforcée par d’Espagnols.
Henri IV se décida alors à tenter le blocus de Paris, qui
commença le 7 mai 1590. Mais la capitale résista et finalement,
Henri IV dut se retirer en septembre. Finalement, afin de rassurer les
catholiques, Henri IV abjura solennellement en la cathédrale de
Saint-Denis le 25 juillet 1593. Ne pouvant se faire sacrer à Reims,
toujours sous le pouvoir des Guise, Henri IV se fit sacrer à Chartres
le 27 février 1594. La sainte ampoule utilisée pour l’onction
royale provenait de l’abbaye de Marmoutier, ce qui plaçait le roi
sous la protection de saint Martin. L’absolution pontificale consacra définitivement
Henri IV comme roi Très-Chrétien (17 septembre 1595).
Bien
que sacré roi, Henri IV n’était toujours pas le maître
de son royaume. Il lui fallut s’assurer de la fidélité de
ses vassaux, et changer les mœurs corrompues de nombre de ses serviteurs.
Sans compter qu’il dût faire face à l’hostilité combinée
des catholiques (qui ne croyait pas en sa conversion) et des protestants
(qui s’estimaient trahis). L’entrée dans Paris mit fin à
la Ligue et plutôt que de mener combat, Henri IV racheta les fiefs
des nobles frondeurs contre fortes sommes et charges d’Etat.
Le
27 décembre 1594, Jean Châtel tenta d’assassiner le roi. Châtel
étant un élève des jésuites, ces derniers furent
expulsés de France par une décision du parlement de Paris
du 29 décembre 1594.
La
paix religieuse fut rétablie par l’édit de Nantes, signé
selon la tradition le 13 avril 1598. Il assurait aux protestants des gages
sérieux : liberté du culte, garanties juridiques, politiques
et militaires. Le 2 mai 1598, le traité de Vervins, conclu entre
Henri IV et Philippe II d’Espagne mettait fin à la guerre avec les
Espagnols. |