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Voyage au bout de la nuit

Voyage au bout de la nuit


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Voyage au bout de la nuit
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Voyage au bout de la nuit

 

Louis-Ferdinand Céline

Le premier et le plus célèbre roman de Céline, Voyage au bout de la nuit, est une geste contemporaine dont le héros, Ferdinand Bardamu, nous emporte avec lui jusqu’au bout de ses expériences. De la Première Guerre mondiale aux prémices de la Seconde, on suit son chemin hasardeux et terrible en Afrique, aux Etats-Unis, dans la banlieue parisienne, à Toulouse...

Accent
« (Il vivait là) et puis aussi avec ce terrible accent espagnol qui est comme une seconde personne tellement il est fort. »

Amour
« L’amour, c’est l’infini mis à la portée des caniches. »

Amours contrariés
« Les amours contrariés par la misère et les grandes distances, c’est comme les amours de marin, y a pas à dire c’est irréfutable et c’est réussi. »

Confusion
« Décidément j’avais l’âme débraillée comme une braguette. »

Courage
« Je ne sais plus comment nous y parvînmes, mais je suis certain d’une chose,c’est qu’on me remit dès l’arrivée entre les mains d’un curé qui me sembla si gâteux lui aussi que de le sentir à mon côté ça me redonna comme une espèce de courage comparatif. »

Dormir
« J’économisais pour ma part cette envie de somnoler et je me la réservai pour la nuit. Les peurs survivantes de la journée éloignent trop souvent le sommeil et quand on a la veine de se constituer, pendant qu’on le peut, une petite provision de béatitude, il faudrait être un imbécile pour la gaspiller en futiles roupillons préalables. Tout pour la nuit. C’est ma devise. Il faut tout le temps songer à la vie.»

Dormir
« Ne croyez jamais d’emblée au malheur des hommes. Demandez leur seulement s’ils peuvent dormir encore ?... Si oui, tout va bien. Ca suffit. »

Fadaise
« Entre autres fadaises, j’ai songé à l’étude de l’influence comparative du chauffage central sur les hémorroïdes dans les pays du Nord et du Midi. »

Fuite
« Je l’aimais bien, sûrement, mais j’aimais encore mieux mon vice, cette envie de m’enfuir de partout, à la recherche de je ne sais quoi, par un sot orgueil sans doute, par conviction d’une espèce de supériorité. »

Guerre (refus de la) 
« - Oh ! Vous êtes donc tout à fait lâche, Ferdinand ! Vous êtes répugnant comme un rat…
- Oui, tout à fait lâche, Lola, je refuse la guerre et tout ce qu’il y a dedans… Je ne la déplore pas moi… Je ne me résigne pas moi… Je ne pleurniche pas dessus moi… Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu’elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraient-ils neuf cent quatre-vingt-quinze millions et moi tout seul, c’est eux qui ont tort, Lola, et c’est moi qui ai raison, parce que je suis le seul à savoir ce que je veux : je ne veux plus mourir. »

Intellectuel (vice d’)
« Il avait le vice des intellectuels, il était futile. Il savait trop de choses ce garçon là et ces choses l’embrouillaient. Il avait besoin de tas de trucs pour s’exiter, se décider. »

Mère 
« On a de tout chez sa mère, pour toutes les occasions de la Destinée. Il suffit de savoir choisir. »

Mots (force des)
« Des mots, il y en a des cachés parmi les autres, comme des cailloux. On les reconnaît pas spécialement et puis les voilà qui font trembler pourtant toute la vie qu’on possède, et tout entière, et dans son faible et dans son fort… C’est la panique alors… Une avalanche… On en reste là comme un pendu, au-dessus des émotions… C’est une tempête qui est arrivée, qui est passée, bien trop forte pour vous, si violente qu’on l’aurait jamais crue possible rien qu’avec des sentiments… Donc on ne se méfie jamais assez des mots, c’est ma conclusion. »

Mourir
« Quand on n’a pas d’imagination, mourir c’est peu de chose, quand on en a, mourir c’est trop. »

Odeurs
« C’est par les odeurs que finissent les êtres, les pays et les choses. Toutes les aventures s’en vont par le nez. »

Peur
« C’est peut-être de la peur qu’on a le plus besoin dans la vie. Je n’ai jamais voulu quant à moi d’autres armes depuis ce jour, ou d’autres vertus. »

Pragmatisme
« Pour bouffer moi je comprends ce qu’on veut, ce n’est plus de l’intelligence, c’est du caoutchouc. »

Rasage
« Il se rasait de temps à autre Parapine, mais il conservait cependant aux méplats des joues toujours assez de poils pour avoir l’air d’un évadé. »

Rente
« La mort n’est après tout qu’une question de quelques heures, de minutes même, tandis qu’une rente c’est comme la misère, ça dure toute la vie. »

Temps gris
« Pour un temps triste et confidentiel on ne pouvait pas mieux désirer que le temps qu’il faisait dehors. On aurait dit tellement il était vilain le temps, et d’une façon si froide, si insistante, qu’on ne reverrait jamais plus le reste du monde en sortant, qu’il aurait fondu le monde, dégoûté. »

Toulouse
« Une belle ville Toulouse ! »

Trahison
« Trahir, qu’on dit, c’est vite dit. Faut encore saisir l’occasion. C’est comme d’ouvrir une fenêtre dans une prison, trahir. Tout le monde en a envie, mais c’est rare qu’on puisse. »

Vanité
« Il n’y a pas de vanité intelligente. C’est un instinct. Il n’y a pas d’homme non plus qui ne soit avant tout vaniteux. »

Voyage imaginaire
« Voyager, c’est bien utile, ça fait travailler l’imagination. Tout le reste n’est que déception et fatigues. Notre voyage à nous est entièrement imaginaire. Voilà sa force.
Il va de la vie à la mort. Hommes, bêtes, villes et choses, tout est imaginé. C’est un roman, rien qu’une histoire fictive. Littré le dit, qui ne se trompe jamais.
Et puis d’abord tout le monde peut en faire autant. Il suffit de fermer les yeux.
C’est de l’autre côté de la vie. »

Voyage intérieur (fin du)
« Là-bas tout au loin, c’était la mer. Mais j’avais plus rien à imaginer moi sur elle la mer à présent. J’avais autre chose à faire. J’avais beau essayer de me perdre pour ne plus me retrouver devant ma vie, je la retrouvais partout simplement. Je revenais sur moi-même. Mon trimbalage à moi, il était bien fini. A d’autres !… Le monde était refermé ! Au bout qu’on était arrivés nous autres !…