De rares talents cultivés par un travail si opiniâtre, qu’il en abrogeait sommeil et repas, firent que d’une famille pauvre et obscure, Æneas Sylvius Piccolomini devint un authentique écrivain de l’humanisme du Quattrocento. Il dicte et même écrit de sa propre main. Il vise la perfection et regrette parfois de ne pouvoir reprendre ses anciennes œuvres qui ne le satisfont pas toujours : « ce qui a été prononcé demeure indélébile. Ah ! si l’on pouvait faire disparaître les écrits d’autrefois ! ».
Son œuvre variée, en latin, comprend :
- des ouvrages d’histoire, se présentant comme des chroniques, en particulier « De Ortu et authoritate romani imperii » (« De l’origine et de l’autorité de l’empire romain », 1446), « Historia Federici III imperatoris » (« Histoire de l’Empereur Frédéric III », 1458) « De Gestis basileensis concilio » (« Les Evènements du Concile de Bâle », 1450), « Historia Bohemica » (« Histoire de la Bohême », 1475) ou encore une « Cosmographia » ( « Cosmographie », 1461) inachevée en trois parties : « De Ritu, situ, moribus et conditione Germanorum » (« Us, situation, coutumes et condition des Germains »), « De Europa » (« L’Europe ») et « De Asia » (« L’Asie »).
- des œuvres religieuses et politiques comme la « Bulle Execrabilis » de 1460 ou « Epistula ad Mahometem », la « Lettre à Mahomet » de 1460
- une autobiographie, conçue également sous la forme de la chronique : « Commentarii rerum memorabilium quae temporibus suis contigerunt » (« Commentaires sur les évènements mémorables qui se déroulèrent en son temps », 1584)
- des œuvres plus légères dont « Chrysis », une comédie d’inspiration plautienne de 1444 ou encore le célèbre « Historia de duobus amantibus » (« Histoire de deux amants, 1458)
- une abondante correspondance.
Toutes les œuvres d’Æneas Sylvius ont été rédigées en latin dans un style réputé posséder de très grandes qualités littéraires.