« SOLDATS,
je suis content de vous ; vous avez à la journée d’Austerlitz,
justifié tout ce que j’attendais de votre intrépidité.
Vous avez décoré vos aigles d’une immortelle gloire. Une
armée de 100.000 hommes commandée par les empereurs de
Russie et d’Autriche, a été, en moins de quatre heures,
ou coupée ou dispersée. Ce qui a échappé
à votre fer s’est noyé dans les lacs. 40 drapeaux, les
étendards de la garde impériale de Russie, 120 pièces
de canon, 20 généraux, plus de 30.000 prisonniers, sont
le résultat de cette journée à jamais célèbre.
Cette infanterie tant vantée et en nombre supérieur n’a
pu résister à votre choc, et, désormais, vous n’avez
plus de rivaux à redouter. Ainsi, en deux mois, cette troisième
coalition a été vaincue et dissoute. La paix ne peut plus
être éloignée, mais, comme je l’ai promis à
mon peuple avant de passer le Rhin, je ne ferai qu’une paix qui nous
donne des garanties et assure des récompenses à nos alliés.
Soldat, lorsque ce qui est nécessaire pour assurer le bonheur
et la prospérité de votre patrie sera accompli, je vous
ramènerai en France : là vous serez l’objet de mes plus
tendres sollicitudes. Mon peuple vous reverra avec joie, et il vous
suffira de dire : j’étais à la bataille d’Austerlitz pour
que l’on vous réponde : Voilà un brave ! »
NAPOLEON IER
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