Jacques Chirac Président de la République

« Le Président de la République n'est pas un citoyen comme les autres dans notre pays, comme dans aucune démocratie. »

Affiche de 1981 de Jacques Chirac en campagne électorale Campagne de 1981
Affiche de 1988 de Jacques Chirac en campagne électorale Campagne de 1988
Affiche de 1995 de Jacques Chirac en campagne électorale Campagne de 1995
Affiche de 2002 de Jacques Chirac en campagne électorale Campagne de 2002

Jacques Chirac

Un président bulldozer

Né à Paris en 1932 dans une famille d’origine corrézienne, Jacques Chirac commence sa carrière dans l’administration après des études à l’IEP puis à l’ENA. Collaborateur de Georges Pompidou (certains disent même son fils spirituel) à partir de 1962, il fait partie des jeunes loups envoyés en terres socialistes pour devenir député. Fort logiquement, c’est en Corrèze que Jacques Chirac fait ses armes et arrache à la gauche une circonscription capitale en 1967.

Celui que Pompidou appelle « mon bulldozer » commence alors une carrière ministérielle dans les différents cabinets gaullistes qui se succèdent : comme secrétaire d’Etat au Travail tout d’abord puis à l’économie avec Valéry Giscard d’Estaing comme ministre et ce malgré leur méfiance réciproque. En 1971, il devient Ministre de l’Agriculture, poste qu’il conservera longtemps et qui fit sa réputation dans l’opinion publique.

En 1974, opposé à Jacques Chaban-Delmas, il rallie les Gaullistes à la candidature de Valéry Giscard d’Estaing qui le nomme premier ministre dans la foulée de son élection. Mais les relations entre les deux hommes sont compliquées car tous deux souhaitent gouverner. Il démissionne avec fracas et fonde le RPR sur les cendres de l’UDR gaulliste.

En 1977, il devient le premier maire élu de Paris. L’hôtel de ville de Paris lui servira de base arrière dans son projet de conquête de l’Elysée. En 1981, il est battu dès le 1er tour ne recueillant que 18% des suffrages là où Giscard fait encore 28%. Au second tour, il appelle implicitement à ne pas voter Giscard, espérant que le vainqueur socialiste n’obtienne pas de majorité après son élection. Ce qui ne fut pas le cas.

En 1986, suite à la victoire de la Droite aux Législatives, Jacques Chirac devient premier ministre de François Mitterrand. La guerre de tranchée avec le Président, tourne encore à l’avantage du président en place et en 1988, il échoue une deuxième fois à l’élection présidentielle avec une nette marge (46%) ce qui fait dire à son épouse Bernadette que « les Français n'aiment pas mon mari ».

Dans l’opposition il durcit son discours sécuritaire (les fameux « bruits et odeurs ») et doit faire face à des tentatives de renouveau aussi bien au RPR qu’à l’UDF. Rendu méfiant par son expérience précédente, il pousse la candidature d’Edouard Balladur comme premier ministre d’une chambre qui a basculé à droite en 1993.

Mais pour la présidentielle de 1995, il doit affronter la candidature d’Edouard Balladur qui décide de s’émanciper. L’affrontement à droite est brutal et voit un Chirac qui a fait campagne sur la « fracture sociale », l’emporter sur Balladur au premier tour (20,8%) et sur Lionel Jospin au second tour (52,6%).

En 1997, il décide d’anticiper les législatives mais perd sa majorité. Deux ans à peine après son élection, il doit nommer Lionel Jospin, alors premier secrétaire du PS, premier ministre. Il le restera jusqu’à la présidentielle de 2002. En 2000, un référendum valide le passage du septennat au quinquennat.

Cette dernière voit un second tour complétement atypique. Les voix de gauche s’étant éparpillées sur différents candidats, Lionel Jospin ne se qualifie pas au second tour et c’est le leader d’extrême-droite Jean-Marie Le Pen qui passe. Jacques Chirac est élu avec un score de maréchal (82,2% des voix) bénéficiant d’un vote de barrage de l’ensemble de la classe politique de gauche et de droite.

En 2005, Jacques Chirac choisit la voie référendaire pour valider le projet de constitution européenne. Mais les Français votent contre, pour des raisons n’ayant pas toujours grand-chose à voir avec l’Europe, comme souvent avec les référendums. Ce désaveu va marquer une fin de mandat difficile.

Victime d’un accident vasculaire cérébral en 2005, sa santé devenue plus fragile le contraint à se retirer de la vie politique en 2007 puis du Conseil Constitutionnel en 2010. En 2016, le Musée des Arts et Civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques, dont il est à l’origine est rebaptisé Musée du quai Branly-Jacques Chirac.Il décède à Paris le 26 septembre 2019.

Dates clés du mandat de Jacques Chirac

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