Jules Grevy Président de la République

« En quittant le pouvoir, j’ai la consolation de penser que, durant les cinquante-trois années que j’ai consacrées au service de mon pays, comme soldat et comme citoyen, je n’ai jamais été guidé par d’autres sentiments que ceux de l’honneur et du devoir, et par un dévouement absolu à la patrie. »

Lettre de démission

Jules Grevy dans Vanity Fair

Jules Grevy vu par Vanity Fair (1879)

Jules Grevy

Le premier président républicain

Originaire d’une famille modeste du Jura, il commence sa vie professionnelle par une solide carrière d’avocats à Paris. Il entre réellement en politique en 1848, lorsqu’il devient Commissaire du gouvernement provisoire dans le Jura. Elu député du Jura, cet homme imposant à la posture de prédicateur méthodiste déclare alors : « Je ne veux pas que la République fasse peur. »

Défenseur de la liberté de la presse, il fait un court séjour en prison suite au coup d’Etat de 1852. Il ne revient en politique que peu avant la chute de Napoléon III. Elu en 1871 à l’Assemblée Nationale il en prend la présidence mais doit en démissionner en 1873 lors du vote sur le septennat en déclarant : « en réalité vous voulez la monarchie et vous ne parvenez pas à la faire. Vous pouvez faire la république et vous ne la voulez pas. Voilà pourquoi vous ne voulez point sortir du provisoire pour rentrer dans le définitif. »

Jules Grevy Président de la République

En 1879, après la démission du Maréchal de Mac-Mahon, celui qui fait office de leader du parti républicain accepte de se porter candidat pour s’opposer aux ambitions des monarchistes. « Président Sagesse », Jules Grevy fera un mandat apaisant rassurant aussi bien la droite que la gauche, renonçant de lui-même en 1879 à son droit de dissolution, organisant peu de réceptions leur préférant des soirées en famille. C’est au début de son mandat, entre le 19 et le 21 juin, qu’est voté le transfert de la Présidence au palais de l’Elysée, que la Marseillaise est adoptée comme hymne national et le 14 juillet comme Fête nationale.

Homme de l’ombre, Jules Grévy gouverna discrètement malgré son autoritarisme, en évitant de confier la présidence du conseil à des personnalités trop affirmées. Il repoussa ainsi jusqu’à qu’il n’ait plus le choix d’appeler au pouvoir Gambetta qu’il détestait. Ce faisant il empêcha l’instauration d’un véritable régime parlementaire en donnant leur chance à des personnalités de second plan aux majorités fragiles.

Le côté sombre du personnage est son intérêt pour l’argent et les honneurs. On lui reproche d’économiser sur les frais de représentation de la présidence pour investir dans des immeubles de rapport à Paris. Il serait le seul Président à s’être enrichi à l’Elysée.

Ne pouvant se résoudre à quitter l’Elysée il sollicite en 1885 un deuxième mandat auquel il doit renoncer en 1887 emporté par le scandale de trafic de décorations auquel son gendre est mêlé.

Dates clés du mandat de Jules Grevy

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de la IIIe République