« Un homme n’est grand que s’il a vu la mort de près et l’a regardé en face. »
Livre à mes fils, 1906
Paul Doumer
Un président au destin tragique
Né à Aurillac en 1857 dans le Cantal d’une famille de cheminot, Paul Doumer travaille dès l’âge de douze ans comme coursier, graveur, professeur et journaliste.
Député radical de l’Aisne en 1885, Ministre des Finances en 1895, il est nommé gouverneur général de l’Indochine en 1897 puis à son retour se fait élire député et président de l’Assemblée Nationale en 1902. En 1905, il se porte candidat déjà à la présidence de la république mais est battu par Armand Fallières. Sénateur de Corse en 1912, Ministre des finances en 1921 il se révèle un administrateur orthodoxe désireux de revenir aux fondamentaux et à l’équilibre budgétaire.
Pacifiste dans l’âme il a perdu ses cinq fils tués au front ou des suites de leurs blessures. A un sénateur qui lui rappelait l’importance de la paix à la fin de la première guerre mondiale il répondait : « nul en effet, n’a payé plus que moi un plus lourd tribut que le mien. »
Président du Sénat depuis 1925, il est opposé au pacifiste Aristide Briand. Sa position de président du Sénat et le soutien de la franc-maçonnerie lui permette d’être élu au second tour. Son court mandat sera marqué par l’austérité. Bourreau de travail (ses journées commencent à 5h), il vit reclus dévoué à sa mission. Il force l’estime de tous, ne fume pas, ne boit pas, mange à peine.
Sa présidence s’arrête brutalement le 6 mai 1932. Paul Doumer est abattu par un déséquilibré de nationalité russe, Paul Gorguloff, qui reprochait à Doumer sa faible opposition au bolchévisme. Paul Doumer devait être enterré au Panthéon après des funérailles nationales mais son épouse Blanche s’y opposa : « Nous vous l’avons donné toute sa vie. Laissez-le-nous, maintenant. » Paul Doumer repose dans le caveau familial du cimetière de Vaugirard à Paris.
Dates clés du mandat de Paul Doumer
- 13/6/1931: Election à la présidence
- 7/5/1932: Assassiné par un Russe blanc